Arrêtons de dire n'importe quoi...
Rien n'est joué pour le millésime 2007 !
Suite et fin.
Le 15 septembre, je venais vous dire que
malgré le temps maussade de l’été, Bordeaux pouvait réussir son millésime 2007.
Aujourd’hui,
je peux vous dire que Bordeaux a fait un 2007 tout à fait remarquable, pour
deux raisons principales :
- un cycle végétatif extrêmement
long commencé très tôt en avril (le mois le plus chaud de l’année 2007) et fini
très tard avec les vendanges des cabernets sauvignons à la mi-octobre. Ce cycle
long a compensé le temps frais et peu ensoleillé de l’été.
- un été indien historique à
Bordeaux avec le mois de septembre qui restera le plus ensoleillé des 60
dernières années et un mois d’octobre particulièrement frais, sec et très
ensoleillé.
Ce cycle
extrêmement long a donné des résultats assez divers selon les cépages, les
terroirs et les choix culturaux des différentes propriétés.
Les vins
blancs secs
Très
belle réussite générale. Les étés frais qui conservent la fraîcheur et
ne brûlent pas les arômes des raisins blancs donnent souvent naissance aux
plus belles réussites (2001, 2004, 2006).
Au Domaine de Chevalier
Difficile de trouver des lots
moins beaux qui pourraient ne pas être assemblés dans le Grand vin ! C’est
vraiment magnifique : pureté aromatique, agrumes, fraîcheur, puissance,
éclat, très grande élégance, longueur incroyable. Du niveau des tout plus
grands…
Les
rouges
Ce sont
eux qui, ayant besoin de grande maturité, se sont exprimés de façon assez diverse selon les terroirs et les choix viticoles
des propriétés. Il y aura de très grandes choses, capables de rivaliser avec
les plus grandes réussites de ces dernières années, y compris 2005.
Au
Domaine de Chevalier
Je n’ai
jamais vu des cabernets sauvignons aussi beaux (130 jours entre la fleur et la
récolte contre 120 jours maximum habituellement…)
Les liquoreux
Après des
premières tries fastidieuses en septembre avec un faible prélèvement de
raisins, les dernières tries d’octobre ont permis de rentrer un très grand
millésime à Sauternes, d’une exceptionnelle pureté aromatique.
Au
château Guiraud
Petit
volume mais de très grande qualité, mentholé, thé noir, épicé, fruits confits,
châtaigne… Grande persistance aromatique. Toutes les qualités d’un grand
Guiraud….
Conclusion
J’aime, à
Bordeaux, les longs cycles végétatifs qui amènent doucement le raisin à
maturité, lui conférant encore plus d’élégance et de complexité tout en lui
préservant sa fraîcheur.
C’est
vraiment, à mes yeux, la définition du grand bordeaux classique.
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